Les adeptes de ce blog connaissent déjà les productions du Théâtre Transparent.
Aujourd'hui, ils sont de retour avec "Papa doit manger", l'adaptation d'une œuvre de Marie N'Diaye, auteure ayant reçu le Prix Goncourt en 2009.
Papa est beau, riche, et sa peau est d’un « noir miroitant, insurpassable ». Il exige de rentrer à nouveau dans la vie de maman...
Mais son apparence n’est rien de plus qu’un mensonge.
Maman le sait mais contre toute logique raisonnable, elle le laisse revenir dans sa vie.
Papa doit manger est une tragédie contemporaine qui traite de l’abandon et de l’amour, des rapports de classe et de race, de la France d’aujourd’hui face à l’Afrique."
Après des résidences en France et à Berlin, après un travail intense de préparation et après une rencontre entre Marie N’Diaye et Sophia von Gosen (Théâtre Transparent, mise en scène), la troupe du Théâtre Transparent a finalement envahi la scène du célèbre Théâtre du Soleil, dans le cadre du Festival Premiers Pas, à la Cartoucherie de Vincennes. Les spectateurs découvrent une saga familiale, sociale et politique, à travers un espace-temps qui est en permanente recomposition, ce dont témoigne le décor. Celui-ci est composé essentiellement de cartons d’emballage, que les personnages sur scène réarrangent sans cesse de nouveau. Cela reflète en effet le thème de la pièce, à savoir la recherche et la refonte des relations et des identités individuelles, familiales, sociales, nationales, voire internationales (en ce qui concerne les relations France-Afrique).
En effet, les cartons d’emballage sont des symboles des relations humaines à distance (quand on envoie on colis), des changements (quand on déménage), voire de dissimulation (par exemple quand on veut vendre quelque chose en misant sur un emballage particulièrement attirant).
Par une vidéo joyeuse et rythmée, mais aussi mystérieuse, le Théâtre Transparent reprend ce symbole afin de s’exprimer sur sa quête artistique et sur la quête des identités au sein de la pièce.
Cliquer ici pour retrouver la vidéo |
Mais que véhiculent ces cartons d’emballage ? S'agirait-il d'un colis fragile... ou d'une bombe à retardement ? Sans trop dévoiler du contenu, il suffira de dire que les personnages de la pièce se voient parfois littéralement « emballés » par les identités qu’elles essaient de construire à travers plusieurs décennies. Mais que se passe-t-il si ces constructions échouent, si elles s’effondrent comme un château de cartes (ou, en l’espèce, un château de cartons) ? Que faire de ces vies bouleversées ? Le Théâtre Transparent nous livre une réponse intime et touchante à cette question dans « Papa doit manger ».