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Monday, April 30, 2012

Sous le soleil grec

Dans son discours devant le Parlement grec en février, Martin Schulz, alors tout récemment élu Président du Parlement européen, a évoqué l'énergie solaire comme l'une des idées clefs permettant de redynamiser l'économie grecque. En effet, cette piste de modernisation est souvent citée à l'égard de la situation économique de la Grèce. Néanmoins, il serait illusoire de rêver que cela pourrait être une solution magique à tous les problèmes économiques actuels (cf. mon article sur les projets inédits des prétendus "Nouveaux Eldorados" de l'énergie solaire).
A titre d'exemple, il est intéressant d'examiner un article de l'hebdomadaire Die Zeit à ce sujet, ainsi que les réactions vives que ce texte provoque auprès de ses lecteurs.

Par JJB


Célèbre rencontre entre Alexandre le Grand et Diogène :
le philosophe refusa l'aide du pouvoir impérial et préféra profiter du soleil -
il devint un symbole, par la fidélité à ses valeurs et par son autonomie
L'hebdomadaire allemand Die Zeit a envoyé l'un de ses collaborateurs en Grèce pendant une semaine, avec la mission d'y chercher "de l'espoir dans la crise". Dans le cadre de ces recherches, il a, entre autres, rendu visite aux entreprises du secteur de l'énergie photovoltaïque. Selon ce reportage, il y a en effet des signes d'une véritable explosion du photovoltaïque en Grèce. Cependant, l'article évoque aussi les problèmes de cette croissance: elle n'a pu être réalisée que grâce à d'importants investissements de l'étranger et grâce à des produits importés. Ainsi, on ne saurait prédire à quel degré la richesse créée va rester dans l'économie grecque; l'article cite même des voix critiques selon lesquelles seulement 20% vont in fine bénéficier à la Grèce. De même, le journaliste se montre pour le moins incertain en ce qui concerne les possibilités que l'Etat grec aura plus tard de rentabiliser cet investissement par des exportations d'électricité.



Toutefois, l'article nous présente également un "espoir dans la crise", à savoir les entreprises grecques qui profitent de l'expansion du photovoltaïque. Le premier exemple cité est l'entreprise Alfa Aluminium Systems, fondée en 1996 par Antonis Litinos. Selon l'article, cette entreprise utilise essentiellement des matériaux de matières premières grecques pour ses produits, destinés à porter les panneaux photovoltaïques. Profitant ainsi de la hausse exponentielle du nombre d'installations, Alfa Aluminium Systems n'aurait licencié aucun de ses collaborateurs pendant la crise, 100 personnes environ, et continue même à embaucher. Une autre entreprise, Solar Cells Hellas, confirme cette expérience. Solar Cells Hellas ne produit et fournit pas uniquement les appareils, mais aussi les panneaux photovoltaïques, venant en grande partie de sa propre production. D'après le Directeur général de cette entreprise, la situation a radicalement changé par rapport aux années avant la crise, où la demande en Grèce était quasiment inexistante, si bien qu'il fallait exporter la production de panneaux photovoltaïques vers l'Italie.

Antonis Litinos, fondateur d'Alfa Aluminium Systems




Source: http://www.helapco.gr/ims/file/english/pv-stats_greece_2011_eng(1).pdf

En effet, le marché de l'énergie photovoltaïque s'est développé de manière considérable en Grèce. Néanmoins, cela correspond à une évolution qui s'observe dans de nombreux pays; ainsi, est-il vraiment pertinent de parler d'une "explosion de la demande", comme si c'était un cas exceptionnel?
En tout cas, parmi les lecteurs laissant des commentaires en ligne sur cet article, certains déplorent que les efforts récents entrepris par la Grèce seraient "too little, too late", vue la compétition internationale rude en matière d'énergies renouvelables. D'autres y répondent en s'étonnant que, malgré le besoin d'innovation qui existe en Grèce, le dynamisme de cette filière soit d'emblée jugé insuffisant par les autres lecteurs.
En outre, plusieurs internautes discutent de la méthodologie de l'article (c'est vrai que celui-ci n'analyse pas les détails de la politique de subventions menée par l'Etat grec, alors que c'est un élément macroéconomique central).
D'autres encore poursuivent des débats fondamentaux, à savoir celui sur le bien-fondé ou non des énergies renouvelables, ou encore sur la pertinence de l'aide financière européenne accordée à la Grèce.
Ainsi, un lecteur s'interroge sur l'absence d'informations sur le coup d'arrêt donné récemment par des pays comme l'Espagne au financement du développement des énergies renouvelables. Effectivement, cet effet de la dette espagnole a brusquement ralenti les subventions, tout comme l'euphorie vive et palpable qui régnait encore en 2011, en vue de "l'exemple espagnol" des énergies renouvelables. Certes, l'Espagne a mis ses subventions aux renouvelables entre parenthèses. Mais de ce constat faut-il aller jusqu'à remettre en cause, comme le fait cet internaute, tout le concept du photovoltaïque et des renouvelables? Ce n'est pas certain, mais cela montre en tout cas que les avis du public restent partagés.

La dernière contribution du débat des utilisateurs vient d'un lecteur qui souligne quel était, à son avis, le vrai mérite de cette série d'articles sur "l'espoir dans la crise" de Die Zeit: selon lui, c'est important d'avoir des informations sur les tendances positives, sur le dynamisme entrepreneurial et l'innovation en Grèce, afin d'avoir une vue d'ensemble et de contrer les images stéréotypées qui se diffusent parfois entre voisins européens. C'est sans doute un mot de fin convenable, bien que cela ne signifie bien sûr pas que de tels articles plutôt socio-économiques pourraient remplacer une vraie analyse de fond de la micro- et macroéconomie, ainsi que de la politique.

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